Il y a un peu plus d'un an j'ai cessé d'écrire sur mon blog, j'ai cependant continué à suivre l'activité carnetière en visitant régulièrement les carnets en éducation. Cette absence m'a permis de prendre du recul et de faire certains constats que je livre aujourd'hui. Je peux d'abord constater à quel point les carnets web en éducation sont plus présents sur le web, les textes qu'on y trouve sont riches de contenu, les participants sont nombreux, les échanges y sont animés et suscitent la réflexion. On peut donc se réjouir de ce développement somme toute assez rapide des carnets en éducation qui nous laisse penser que les technologies font leur nid en éducation et que leur intégration est irréversible. D'autres réalités que beaucoup ne veulent pas voir se chargent cependant de nous ramener sur terre.
Il y a en effet un plus grand nombre de blogs mais ce sont essentiellement les mêmes gens qu'il y a un an qui écrivent, la grande différence se situant au niveau des échanges plus nombreux et plus sérieux entre ces carnetiers. C'est l'interaction entre ces gens qui est à la hausse, certains carnetiers qui écrivaient chacun de leur côté inter agissent de façon beaucoup plus grande ce qui est tant mieux, les débats sont plus étoffés, on a même assisté à certains moments à une véritable coopération virtuelle sur certaines questions. En même temps qu'on peut observer cette activité grandissante qui aura on peut l'espérer des retombées intéressantes sur la perception qu'on a des TIC dans le monde de l'éducation certains signes vont dans le sens contraire.
Lors de la dernière année, certains signes furent révélateurs de la crise, je dirais de la grave crise que vivent les TIC dans le monde de l'éducation, banaliser ces signes ou les oculter ne feraient qu'aggraver la situation et ressembleraient à une fuite en avant. Cette année l'AQUOPS a failli disparaître. Cet événement à lui seul et le peu de réaction face à cette situation sont révélateurs du grave problème qui touche les TIC en éducation. Il est surprenant que la presque disparition de l'organisation qui fut le fer de lance du développement des TIC et de leur intégration ait provoqué aussi peu de remous. Les personnes ayant réagi à cet événement sont pour l'essentiel les mêmes personnes qui sont présentes sur les blogues en éducation, au delà de ce cercle restreint peu ou pas de réaction, il y eut pourtant des dizaines de milliers de personnes qui ont profité de ce colloque annuel, c'est comme si la flamme allumée et entretenue par l'organisation s'éteignait lentement dans l'indifférence générale. En même temps on se pose encore les mêmes questions qu'il y a cinq, sept, huit ans comme celle-ci dans ce billet sur le site de l'AQUOPS....Selon vous, votre expérience confirme-t-elle que l'implantation des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans les écoles et le développement de cette compétence transversale se font très lentement ? Si oui, que faut-il faire dans vos milieux pour que cela change ? La même maudite question, comme si c'était un éternel recommencement, je vois de plus en plus d'ordinateurs dans les écoles et de moins en moins d'intégration, plus le nombre de machines augmente, plus nombreux sont les utilisateurs et moins grande est l'intégration, une situation qui nous renvoie à notre perception de l'enseignement et de l'apprentissage qui n'a pas changé d'un iota quoiqu'on en dise et malgré toute cette agitation nationale qu'on appelle réforme de l'éducation. Ce billet peut sembler pessimiste et démoralisant mais il ne fait que rendre compte d'une réalité que plusieurs semblent ignorer ou refuser de voir pour diverses raisons que je n'expliquerai pas ce soir.
Doit-on renoncer ? Abdiquer? Il n'en est pas question, lorsque j'ai amorcé le grand changement il y a sept ans de çà c'était pour de bon et parce que je croyais profondément aux grands principes qui dictaient ce changement. Que faire maintenant ? Je n'ai pas vraiment de réponse. Chose certaine, faire comme si la marche vers le grand soir de l'intégration des TIC était amorcée ne mènera à rien et ne peut qu'aggraver la situation.