vendredi, septembre 23, 2005

La réforme de l'éducation en Suisse: qui dit vrai ?

L'émission Le Point présentait mercredi dernier (le 21/09/05) un reportage sur la réforme scolaire du canton de Genève en Suisse. On insistait particulièrement sur l'opposition des parents à la réforme, opposition s'expliquant principalement par le type d'évaluation et à l'absence de notes, je dois avouer que ce type de reportage me hérisse pour plusieurs raisons. Dans un premier temps on présente comme allant de soi la contestation des parents face à la réforme, pour étayer cette thèse on nous fait entendre deux parents qui affirment que leurs enfants ne savent ni lire ni compter et que l'école se contente de les occuper par des activités ludiques. À la toute fin du reportage une enseignante se prononce en faveur de la réforme après qu'on l'ait discréditée par les nombreuses interventions précédentes. D'autre part le reportage se termine par l'intervention d'un chercheur en éducation de l'université Laval M. Clermont Gauthier, qui laisse entendre que la réforme c'est la pédagogie de projet et l'approche par découverte et que cette pédagogie n'est pas structurée, pas sytématique, et que....
Un reportage journalistique qui se respecte doit quant à moi faire la part des choses et présenter l'argumentation des uns et des autres et pour soutenir la position de chacun l'on se doit présenter des faits vérifiés et vérifiables qui vont au delà de la simple perception. Existe-t-il des études qui vont dans le même sens que les commentaires entendus? Qui les contredisent ? Comment peut-on traiter de ce sujet sans donner la parole aux enseignants qui sont ceux qui ont appliqué cette réforme ? Pourquoi n'a-t-on pas entendu les experts qui ont pensé cette réforme ? Que pensent-ils de l'état de la situation actuelle ?
Quand aux commentaires de M. Gauthier, ils sont réducteurs et à la limite du simplisme. Par expérience je peux affirmer que la réforme ne se limite pas à la pédagogie de projet et qu'aucune approche n'exige autant de structure, de planification, d'organisation, de préparation, d'encadrement et de validation que la pédagogie de la découverte. C'est le message que je véhicule depuis près de huit ans auprès des enseignants à qui j'ai donné de la formation. À ce sujet je vous invite à lire le texte de ma consoeur Cynthia Lizotte qui traite aussi du reportage ainsi que ce billet que j'ai écrit pas plus tard qu'il y a deux jours en observant les élèves travailler en classe.
Qui donc a intérêt à ce que ce genre de reportage soit diffusé ?

mercredi, septembre 21, 2005

Autonomie dans l'apprentissage

Je suis actuellement en classe et j'observe un groupe travailler l'activité d'introduction au cours. Je suis toujours étonné de voir à quel point les élèves peuvent être autonomes dans leur apprentissage lorsque la démarche proposée est claire, que le point de chute et les objectifs à atteindre sont clairement définis, que les ressources proposées sont pertinentes, que leur motivation et leur intérêt sont sollicités et stimulés et qu'en plus ils sentent que le maître a confiance en leur capacité d'apprendre par eux-même et le leur prouve clairement.
Cette activité vise à ce que l'élève se familiarise avec le cours et son fonctionnement (ressources diverses dont les TIC, coopération, etc.) j'utilise un fait d'actualité et leur présente une situation problème, cette année j'ai choici la crise constitutionnelle en Irak et les facteurs responsables de cette crise. Toutes les équipes ont trouvé par elles-mêmes l'existence des trois groupes de la société irakienne et à partir de ce constat, de leur différences religieuses et ethniques, de leurs désaccords, de l'origine de ces désaccords, de l'importance du pétrole dans la vision qu'ont ces trois groupes de l'organisation politique irakienne. Ils se sont organisés et partagés les tâches, se sont fixés des objectifs de travail et fait des mises en commun. Plusieurs équipes sont allées beaucoup plus loin dans leur démarche que ce à quoi je m'attendais et leur autonomie dans l'apprentissage était particulièrement impressionnante. Ont-ils mieux intégré les notions dans le cadre de ce cours que s'ils avaient reçu une leçon magistrale sur le sujet ? Je suis persuadé que oui et j'aimerais trouver le moyen de le démontrer. Il reste cependant certain que cette démarche leur permet de développer beaucoup plus facilement certaines habilités et compétences qu'une leçon magistrale

Un an plus tard

Il y a un peu plus d'un an j'ai cessé d'écrire sur mon blog, j'ai cependant continué à suivre l'activité carnetière en visitant régulièrement les carnets en éducation. Cette absence m'a permis de prendre du recul et de faire certains constats que je livre aujourd'hui. Je peux d'abord constater à quel point les carnets web en éducation sont plus présents sur le web, les textes qu'on y trouve sont riches de contenu, les participants sont nombreux, les échanges y sont animés et suscitent la réflexion. On peut donc se réjouir de ce développement somme toute assez rapide des carnets en éducation qui nous laisse penser que les technologies font leur nid en éducation et que leur intégration est irréversible. D'autres réalités que beaucoup ne veulent pas voir se chargent cependant de nous ramener sur terre.
Il y a en effet un plus grand nombre de blogs mais ce sont essentiellement les mêmes gens qu'il y a un an qui écrivent, la grande différence se situant au niveau des échanges plus nombreux et plus sérieux entre ces carnetiers. C'est l'interaction entre ces gens qui est à la hausse, certains carnetiers qui écrivaient chacun de leur côté inter agissent de façon beaucoup plus grande ce qui est tant mieux, les débats sont plus étoffés, on a même assisté à certains moments à une véritable coopération virtuelle sur certaines questions. En même temps qu'on peut observer cette activité grandissante qui aura on peut l'espérer des retombées intéressantes sur la perception qu'on a des TIC dans le monde de l'éducation certains signes vont dans le sens contraire.
Lors de la dernière année, certains signes furent révélateurs de la crise, je dirais de la grave crise que vivent les TIC dans le monde de l'éducation, banaliser ces signes ou les oculter ne feraient qu'aggraver la situation et ressembleraient à une fuite en avant. Cette année l'AQUOPS a failli disparaître. Cet événement à lui seul et le peu de réaction face à cette situation sont révélateurs du grave problème qui touche les TIC en éducation. Il est surprenant que la presque disparition de l'organisation qui fut le fer de lance du développement des TIC et de leur intégration ait provoqué aussi peu de remous. Les personnes ayant réagi à cet événement sont pour l'essentiel les mêmes personnes qui sont présentes sur les blogues en éducation, au delà de ce cercle restreint peu ou pas de réaction, il y eut pourtant des dizaines de milliers de personnes qui ont profité de ce colloque annuel, c'est comme si la flamme allumée et entretenue par l'organisation s'éteignait lentement dans l'indifférence générale. En même temps on se pose encore les mêmes questions qu'il y a cinq, sept, huit ans comme celle-ci dans ce billet sur le site de l'AQUOPS....Selon vous, votre expérience confirme-t-elle que l'implantation des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans les écoles et le développement de cette compétence transversale se font très lentement ? Si oui, que faut-il faire dans vos milieux pour que cela change ? La même maudite question, comme si c'était un éternel recommencement, je vois de plus en plus d'ordinateurs dans les écoles et de moins en moins d'intégration, plus le nombre de machines augmente, plus nombreux sont les utilisateurs et moins grande est l'intégration, une situation qui nous renvoie à notre perception de l'enseignement et de l'apprentissage qui n'a pas changé d'un iota quoiqu'on en dise et malgré toute cette agitation nationale qu'on appelle réforme de l'éducation. Ce billet peut sembler pessimiste et démoralisant mais il ne fait que rendre compte d'une réalité que plusieurs semblent ignorer ou refuser de voir pour diverses raisons que je n'expliquerai pas ce soir.
Doit-on renoncer ? Abdiquer? Il n'en est pas question, lorsque j'ai amorcé le grand changement il y a sept ans de çà c'était pour de bon et parce que je croyais profondément aux grands principes qui dictaient ce changement. Que faire maintenant ? Je n'ai pas vraiment de réponse. Chose certaine, faire comme si la marche vers le grand soir de l'intégration des TIC était amorcée ne mènera à rien et ne peut qu'aggraver la situation.

mardi, septembre 20, 2005

Accessible le blog ?

J'insiste sur ce que j'écrivais dans le texte précédent, à savoir qu'il est vraiment difficile de choisir le bon outil pour publier un blog lorsque les obstacles techniques semblent insurmontables. Quoiqu'en disent les habitués des blogs (ceux pour qui l'aspect technique n'est que formalité), trouver l'outil, comprendre son fonctionnement, le configurer correctement, s'assurer qu'il dispose d'un fil rss, trouver un agrégateur, tout çà peut en rebuter plus d'un. Les blogs gratuits peuvent sembler une solution attrayante mais la majorité ne disposent pas d'agrégateur intégré ce qui les rend moins intéressants et certains n'ont pas de fil rss. Il existe des éditeurs de blog libres de droit, j'ai téléchargé dotclear mais n'ai rien compris de sa configuration lorsque fut venu le temps de l'installer sur mon serveur ftp, de guerre lasse j'ai abandonné. Je publie maintenant sur ce blog gratuit mais sans savoir si les autres ont accès à mes écrits et je suis à la recherche d'un agrégateur, j'ai trouvé feedDemon, on verra bien.
Ce problème ne contribue en rien à l'élargissement de la communauté carnetière constituée des carnetiers à part entière capables de participer aux échanges et aux débats et misant sur un agrégateur efficace pour suivre l'actualité carnetière. Si on croit au blog comme outil de coopération, d'échange et d'apprentissage, il faut le faire connaître comme tel à l'ensemble des enseignants et le rendre accessible à ceux qui seront appelés à l'utiliser, si ce n'est pas fait, l'utilisation du blog en éducation restera marginale et vu par les enseignants comme une autre mode qui ne durera qu'un temps.

mardi, septembre 13, 2005

Déménagement

C'est ici que je vais maintenant publier mes textes en attendant de trouver une solution à long terme pour mon carnet. L'instrument que j'utilisais jusqu'à maintenant pour publier mon blog (radio) ne fonctionne tout simplement plus pour je ne sais quelle raison et cela juste au moment ou j'ai décidé de me remettre à écrire après une année d'absence. Tout un problème d'ailleurs que de trouver l'outil idéal lorsque les connaissances techniques nous manquent pour utiliser certains logiciels.